Johnny Hallyday, royal à Londres !

Publié le par jh66

Deux soirs durant, le règne d’Elizabeth II s’est suspendu dans la capitale britannique, pour céder la place à celui du Roi du rock français. Johnny Hallyday a enflammé le très classieux Royal Albert Hall. Sans aucun doute un moment paroxystique de la tournée, non pour la capacité de la salle ou les effets spéciaux, mais pour l’énergie du rockeur, particulièrement proche de son public et ne cachant pas sa joie d’avoir pu retrouver la scène après ses pépins de santé de cet été.

« Robin, Robin, une petite photo ! ». Le guitariste du chanteur est abordé par des fans français, le temps d’une clope devant l’entrée des artistes. Robin Lemesurier, il parle anglais. Mais ce soir, c’est bien la langue de Molière qui s’impose dans les moindres recoins du Royal Albert Hall. Les Frenchies sont partout. Ceux qui ont fait le déplacement pour l’occasion, ou les expatriés, ravis de trouver dans cette salle mythique un petit bout de leur patrimoine. Johnny, l’institution, Johnny, l’icone française absolue. Francophone, plus largement, car les Belges étaient aussi au rendez-vous. Immanquable, pour un expat.

Johnny, the French Elvis

Et puis il y a les Britanniques. Minoritaires, sans débat possible, mais bien présents. Parfois incités par un ami francophone, un collègue. « You have to see that man ! ». Johnny, présenté à l’étranger comme le French Elvis. Pas facile de définir une idole. Un phénomène de société. Mon jeune voisin par exemple tente de convertir sa girlfriend. Traduisant chacune des interventions du rockeur, entre deux chansons. « He says he likes coutry music ! » – « What ? » – « Country music ! » Dialogue de sourds, rock’n'roll oblige.

Les Français déferlent

Mais laissez-moi d’abord vous dire un mot de la première partie. Amandine Bourgeois le mérite. Jeune artiste multitalents, révélée par l’une ou l’autre émission de télé-réalité. En la voyant débarquer sur scène, j’avoue avoir peiné à la reconnaître. Juchée sur des talons vertigineux, moulée dans une robe rose bonbon, le tout agrémenté d’une crinière blonde… Le total look Barbie. Pourtant, très vite, la sauce a pris. Parce que sa voix, elle, n’a pas changé. A vous filer la chair de poule, quand accompagnée d’une seule guitare, elle entonne le « Back to Black » d’Amy Winehouse. Le public est conquis. Lui qui peut se montrer impitoyable avec de tels artistes, ceux qui ont la tâche – ou l’honneur, c’est selon – de chauffer la salle avant l’arrivée du Taulier.

43 ans après Jimi Hendrix

Et puis finalement, Amandine et Johnny ce soir font jeu égal, puisque tous deux se produisent pour la première fois au Royal. En cinquante ans de carrière, la star Hallyday n’a jamais donné de concert en Grande-Bretagne. C’est donc un show tout spécial. Avec une pensée émue pour Jimi Hendrix, copain trop éphémère d’une époque vécue à 100 à l’heure. Johnny marche dans ses pas ce soir. Flashback. Une nuit de 1969, Jimi joue sur la même scène. 43 ans plus tard, le chanteur-phoenix-inoxydable ne manque pas de lui rendre hommage, lui dédiant son « Hey Joe« . A la française, pour poursuivre l’idée.

Les yeux dans les yeux

Authentique. Sincère. A coeur ouvert. Les meilleurs mots pour décrire ces deux heures de pure folie. La proximité, aussi. Johnny est là, tout proche.  A portée de main. Pas de fosse pour l’éloigner de ses admirateurs. Alors quand l’artiste surgit dans son cuir légendaire, pour allumer le feu – titre résolument efficace – les premières rangées se lèvent tel un seul homme, s’agglutinant au bord de la scène. Elles n’en bougeront pas, jusqu’à la fin. Malgré les tentatives de quelques agents de sécurité désemparés, qui ont découvert à leur façon le phénomène Hallyday. « Could you go back to your seat now ? » Invitations bien vaines.

Johnny intime

Un mouvement d’euphorie qui a gagné toute la salle circulaire, jusqu’aux balcons. Et Johnny n’a pas boudé son plaisir. Serrant les mains, capturant les regards le temps d’un couplet d’un « Que je t’aime » enflammé. Intime, affectueux et visiblement comblé. « Ca me fait du bien d’être ici avec vous« , lance-t-il spontanément entre deux rock’n'rolls. Un moment de communion et de ferveur dont seul Hallyday a le secret. Vivement les retrouvailles avec Bruxelles, le 3 novembre prochain à Forest National.

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